mardi 5 septembre 2017

Impressions nocturnes


Noir, noir, noir qui gagne…

Il est comme un prélude à la couleur où, pourtant, les nuances colorées des choses, toutes, se résolvent et se perdent.
Dans les dernières lueurs du jour qui s’efface, l’ébène installe sa traîne de nuit, comme la mariée le fait sur son enfance, de son voile d’innocence.
Des branchages encadrent la vue du promeneur, et l’horizon – s’il est fini au niveau de la terre-, s’ouvre encore, heureusement, à l’infini du ciel.
Le lointain qui fait front, s’élève comme le dard du scorpion et rappelle -sans cesse- l’inéluctable terme des choses.

L’immédiat est un masque.

Il donne si forte apparence au vide, qu’il impose une illusion de réel.

Le lointain, lui, suggère sa forme comme une mémoire sans substance qui, déjà, réveille lmon angoisse.

Entre réel illusoire et menace lointaine, une île dresse ses fûts, ses élévations rectilignes.
Les arbres, toujours, empruntent à l’eau et à la terre, puis baignent, crânes, dans des cieux uniformes où ils ne font plus qu’être et se tenir.

Sous l’eau règne la vie, bien plus encore, qu’au dehors.

Formes ignorées, formes sans conscience.
Le baigneur nocturne est solitaire, il se risque à la fin qui lui fait peur, à la vie pleine d’ombres qui le terrifient aussi.

Regarder est une audace, oser voir, une folie !

L’homme est-il fait pour vivre ? Est-il fait pour la boue magnifique du monde ?
Le spectateur devient soudain, un invisible moi qui s’oubliedans la vastitude des choses….
Il éprouve, enfin, là, son insignifiance : c’est en elle qu’il trouve le repos.
C’est en elle qu’il goûte parfois, rarement, - trop rarement ! -  quelques arômes de sagesse, quelque effluve de douceur, quelque germe de bonté.


La vie est si peu de chose ! À quoi bon haïr ?

                                                                                 
                                                                                  Serge De La Torre 
                                                                                 le 4 septembre 2017
                                                                  https://instantsdecriture.blogspot.com

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