Où est Dieu, là où l’on sème l'horreur ?
Je me suis
longtemps demandé où était Dieu, quand les hommes mourraient dans l’horreur des
guerres, dans les mouroirs khmers ou les camps nazis. Où est-il ?
Dans le cœur des victimes ? Fuit-il celui des bourreaux ?
Je ne
fréquente aujourd’hui ni temple, ni mosquée, ni église. J’ai plongé,
des ans, au cœur de l’homme ordinaire, goûté à ses aigreurs blessées. J’ai fréquenté
la pensée de mon siècle et les plaies sanglantes des enfants troublés.
Ma route a croisé
des sages, et ces rêves limpides
auxquelles aspirent les humains, j’ai fouillé ces passions des âmes simples trop souvent promptes
aux faciles colères.
Aujourd’hui,
lorsque le ciel m’interroge, lorsqu’ on abreuve
mon regard du feu tiré d’armes de guerre, du sang versé sur nos trottoirs, je demande des comptes
« Où
était Dieu, ce vendredi soir, 13 novembre, à Paris ? ».
Je l’ai
cherché aux portes du Stade de France, quand un badaud est mort fauché par la
folie terroriste.
Je l’ai
cherché dans la voiture noire qui
crachait à la même heure la mort par
grandes rafales.
Je l’ai
cherché - qui peut savoir !- caché sous
les tables des terrasses, quand les premières balles ont crépité, que les
conversations se sont tues dans l’incompréhensible horreur.
Je l’ai
cherché au Bataclan mêlé aux dernières notes d’un rock métallique.
La foule
communiait pourtant, quand les fusils d’assaut, au début, n’ont pas même fait allure de canards.
Oui Dieu, où
était-il ?
On faisait
en son nom, pourtant (soit disant !) : comme toujours et depuis des siècles,
Et lui, il s’en est apparemment lavé les mains : sans doute, occupé ailleurs par d’autres affaires du monde … Il n’y était pas. Il n’y a, en tout cas, rien fait.
Et lui, il s’en est apparemment lavé les mains : sans doute, occupé ailleurs par d’autres affaires du monde … Il n’y était pas. Il n’y a, en tout cas, rien fait.
Peut-être, parmi
les victimes, certaines, un peu plus tôt, avaient-elles prié, « Jésus, Allah,
Jéhovah ou Vishnou… ». Peut-être, d'ailleurs, n’avaient-ils pas priés!
Le ciel, ils ne le verront plus que de trop près : pour avoir simplement vécus libres, heureux, ensemble et debout.
Atteints près de cinq cents, ils avaient à peine plus de trente ans. Ils s’appelaient Rémi, Lola, Jamila, Eric, Nohémi, Juan, Franck, Halima, Gilles, Marie ou Mathias…. » ou même Ismaël Omar.
Finalement, que nous importent ces Dieux.
Ils se disent, chacun, si facilement uniques!
Et ceux qui les prient bêtement, finissent par le croire !
Non! Vraiment! Dieu ?
Surtout qu’on ne me parle pas de lui, aujourd’hui !
Il n’était aux côtés ni des innocents, puisqu’il ne les a pas sauvés des blessures criminelles,
Surtout qu’on ne me parle pas de lui, aujourd’hui !
Il n’était aux côtés ni des innocents, puisqu’il ne les a pas sauvés des blessures criminelles,
Il ne sera
sans doute, pas même, dans la
consolation des proches, ou dans celle des témoins rescapés, si un jour, ils la
trouvent.
Il ne pouvait pas être non plus au côté des coupables.
Aucun Dieu ne peut cautionner de telles horreurs.
Aucun Dieu ne peut cautionner de telles horreurs.
Faut-il le chercher dans la vie, alors ?
Dans cette vie qui ne s’arrêtera pas à ces morts .
Dans ce rêve, noirci par des horreurs perpétrées ?
Dans cette conscience collective, trempée-meurtrie du sang versé, qui se cherche la force d'un sursaut et le courage de réponses à donner aux folies commises?
Dans cette vie qui ne s’arrêtera pas à ces morts .
Dans ce rêve, noirci par des horreurs perpétrées ?
Dans cette conscience collective, trempée-meurtrie du sang versé, qui se cherche la force d'un sursaut et le courage de réponses à donner aux folies commises?
Dans cette guerre qui vient et ces morts (encore!), qui toujours l'accompagnent?
Dans les souffrances, Oh! exigeante compagne du vivant?
Dans ce sens que nous saurons finalement, peut-être, leur donner?
Nos victoires se mesureront à ce que nous construirons sur
les cendres présentes, sur les ruines de nos humaines violences!
Dieu, s'il veut nous être utile, puisse-t-il, au moins,
nous laisser devenir plus sages que nous
ne savons être aujourd’hui.