Où est le ciel ? Où est l’eau ?
Où le plus bas, où le Très haut ?
Les poissons volent entre les nuages.
Et l'azur s’irise de ridules centrifuges,
Une libellule nage parmi les fleurs d’eau :
Certaines s’éclaboussent en étoiles,
Quand d’autres s’érigent en bouquets épars,
Et en filaments tors.
Parfois, ailleurs encore,
Des tiges roselières se dressent rectilignes
En godets absents de baguettes chinoises.
Un fragile cirrus, aux dess(e)ins vengeurs
Vise du poing un ban d’écailles rouges
Et de pâles barbes blanches
Qui se cachent entre voiles d’ombres canines
Et flaques de lumière emmêlées de stratus trop tendres.
Les marges du bassin : de pierrailles amassées,
En rocs et caillasses reflétées,
Ne suffisent pas, aujourd’hui,
À bien cerner le réel, à le discerner de l’humeur mensongère.
Où est l’eau ? Où est le ciel ?
Où le plus bas ? Où le Très haut ?
Dans mon âme, ce soir,
Les poissons volent,
Et sur l’eau
Dessinent un sanglant carnage de transparences rêvées.
Serge De la Torre
20/11/2016
Photo ABC proposée dans le cadre de l'Herbier de Poésie
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