Noir, noir, noir qui gagne…
Il est comme
un prélude à la couleur où, pourtant, les nuances colorées des choses,
toutes, se résolvent et se perdent.
Dans les dernières
lueurs du jour qui s’efface, l’ébène installe sa traîne de nuit, comme la
mariée le fait sur son enfance, de son voile d’innocence.
Des
branchages encadrent la vue du promeneur, et l’horizon – s’il est fini au
niveau de la terre-, s’ouvre encore, heureusement, à l’infini du ciel.
Le lointain
qui fait front, s’élève comme le dard du scorpion et rappelle -sans cesse-
l’inéluctable terme des choses.
L’immédiat est un masque.
Il donne si
forte apparence au vide, qu’il impose une illusion de réel.
Le lointain, lui, suggère sa
forme comme une mémoire sans substance qui, déjà, réveille lmon angoisse.
Entre réel
illusoire et menace lointaine, une île dresse ses fûts, ses élévations
rectilignes.
Les arbres,
toujours, empruntent à l’eau et à la terre, puis baignent, crânes, dans des
cieux uniformes où ils ne font plus qu’être et se tenir.
Sous l’eau règne la vie, bien plus encore,
qu’au dehors.
Formes
ignorées, formes sans conscience.
Le baigneur
nocturne est solitaire, il se risque à la fin qui lui fait peur, à la vie
pleine d’ombres qui le terrifient aussi.
Regarder est une audace, oser voir, une
folie !
L’homme
est-il fait pour vivre ? Est-il fait pour la boue magnifique du
monde ?
Le
spectateur devient soudain, un invisible moi qui s’oubliedans la vastitude des
choses….
Il éprouve,
enfin, là, son insignifiance : c’est en elle qu’il trouve le repos.
C’est en
elle qu’il goûte parfois, rarement, - trop rarement ! - quelques arômes de sagesse, quelque effluve
de douceur, quelque germe de bonté.
La vie est si peu de chose ! À quoi
bon haïr ?
Serge De La Torre
le 4 septembre 2017
https://instantsdecriture.blogspot.com
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