dimanche 28 février 2021

Flamboyance empoisonnée


                                 Vénéneuse flamboyance

 

Digitales, parures des jardins d’ombre,

 Et rustiques gardiennes des sous-bois ;

Compagnes aux hampes sauvages,

En bordures de chemins, installées :

Souvenirs retrouvés de folles échappées … 

 

Spectatrices endimanchées des sorties de montagne :

 Souvent douchées de lumières en rais doux,

Ou nageant au frais, à la mi-ombre des travées,

Fleurs séductrices, au toucher interdit :

Gardez- vous ! mes trop vénéneuses beautés...

 

En charnelles grappes, suspendues, vos trompettes

Chantent presque lasses, mais si bien ordonnées. 

Pavillons humbles et fronts abaissés,

Elles balancent leurs robes laiteuses, pleines d’orgueil : 

Aux roses tendres, de parmes ou de mauves glacés .

 

Jusqu’en vos silences assoupis, j’entends

Vos alarmes immobiles, et pourtant offusquées :

Au passage du promeneur matinal, vil fuyard essoufflé.

Vos cornets acoustiques, lui semblent de regards animés,

Quand vos tubes striés, aux taches félines,

De leurs obscurs ou profonds vides, pleurent

En germes leurs vies futures… leur floraison à venir.

 

                                                 Serge De La Torre  le 27/02/2021

2 commentaires:

  1. La beauté du diable en quelque sorte, ensorceleuse et bienfaitrice des cœurs en peine. Clochettes fatales pourtant à qui veut plus que peu. Bienvenue au printemps. Amitiés, Serge.

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    1. La beauté du diable! C'est exactement cela, comme le muguet et tant d'autres fleurs que nous regardons comme le sommet du beau, parfois du fragile... Les apparences, les couleurs trompeuses des fleurs peuvent aller jusqu'à tuer. Mais bon! pourquoi manger le diable, pourquoi consommer la vie quand la goûter de l'œil suffit bien à nous ravir?
      Amitiés, Adamante! A bientôt!

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