vendredi 30 juin 2017

Les arbres ont des histoires, leurs formes aussi.


Photo de Françoise Isabel (La vieille Marmotte) proposée à l'inspiration commune sut
L'Herbier de Poésies (Blog communautaire animé par Adamante Donsimoni)

Comme nous, les arbres ont des histoires, leurs formes aussi.

J’ai longtemps ri des soins à porter aux pieds, je ris moins aujourd’hui.
L’expérience  invite au souci de ses fondements, à l’attention à ses racines ; au sens, au poids, même, de ses origines. A la nature de ces-énergies-qui-nous-motivent, ainsi qu’à celles-qui-nous-font- croître.  Elles montent en soi comme des bouffées de sève trop vite et souvent empêchées.

« Être ? dit le hêtre
Comment pourrais-je …
Ne pas être ? »

Les grands arbres ont le poids des pierres, ils en prennent parfois jusqu’à la couleur, et la forme.
Ils en ont, finalement, déjà la lenteur. Elle coule en eux, la vie : pourtant. Comme un infini et languissant murmure !

Leur récit se fait lent,
Leur récit se fait lourd.
Leur rêve se fait chant
Et puis, il se fait Amour !

Et par leurs racines mêlées, ils protègent, se soutiennent et s’entraident, les ombrageux compères. Les arbres ont des tendresses patientes, d’émouvantes parades de silences dépassés.
Par leur mâle vigueur, par leur féminine persévérance, ils confinent au ciel et même l’imitent.
Parmi eux, tant d’individus uniques. Ils sont, pourtant, un seul peuple sylvestre, se prêtent force, s’alertent, se défendent, se battent pour se forger caractère, s’exercer à mieux vivre et puis s’offrent ombrage.
Ainsi, que des maîtres à vivre, ils nous soutiennent, nous enseignent et encouragent.

Arbre mon ami,
Oh ! Savant messager,
Dis-moi ton cri,
Cris-moi ta vie !

Sous le hêtre, un long temps arrêté, je l’ai entendu bruire de sa chanson de vent, de sa passive confiance, immobile apnée ! :
« Je connais le ciel, et je connais la Terre !
Tous deux, autrement, mais d’égale manière me nourrissent : entre eux, finalement je fais lien, suis passage et deviens média.

Oh ! Homme, petit homme, enfant sans cesse agité !
Un rien te trouble, si peu t’aigrit !
Et tu cours et tu pleures, plein de peurs et de cris,
Quand va le jour et quand viens la nuit!

Tu regrettes l’alliance oubliée, blessé simplement d’ignorer que tu n’es pas seul et qu’avec tout - la pierre, le végétal : la Vie dans ses formes multiples …- , tu nous es, étroitement semblable, et surtout lié.»

Il chante la vie, le hêtre
Au pied-racines de pierre,
De toute sa nature.

Certes, de toutes ses forces, mais aussi de ses blessures … !


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