Léonard Tsuguharu Foujita, Femme allongée, Youki, 1923, huile sur toile, 50 x 61cm, collection particulière © Fondation Foujita / ADAGP, Paris, 2018 |
Caresser le mutisme, de son pinceau
Comment dire sur ma toile l’essence où baignent tes poses, le matin.
Ce vide qui sépare nos âmes et qui de même les lie?
Comment crier en couleurs, la merveille de la Vie derrière l’ordinaire des choses ?
Comment hurler en aplat cette souffrance qui se vit et nous embrasse, ma muse !
Comment rendre aussi ce vertige, lorsque s’ouvrent enfin grandes les portes closes : la chute en figuration qui s’amorce est autant ce qui me brûle, que ce qui me fera grandir.
Allons !
Hurle fort le blanc !
Tendresse pâle qui signe
Ce qui, nu, s’expose.
Comment peindre le lumineux lait de ta peau, sur la soie écrue du drap froissé, sur le moelleux pâle de l’oreiller blessé ?
Comment souligner ton regard de biche amoureuse, sous mon œil meurtrier d’amant-chasseur !
Mon pinceau, beauté, te couche sur ma toile, t’aime d’un trait, d’un contraste, et peine à rendre l’amour dont, entière, il t’entoure et te couvre.
Allons…
Blanc ! Caresse-la!
Immaculée douceur,
Cette âme entière.
Paru dans "L'Herbier de poésie":
https://imagesreves.blogspot.com/2018/09/la-page-117-avec-le-peintre-foujita.html
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