(suite de: « NOUS DEVONS AVANT TOUTE CHOSE ÊTRE HOMME, L'ARTISTE PEUT VENIR ENSUITE... (HOPPER) »
Écrire et devenir
Je crois que la première tentation du débutant en écriture est la stéréotypie de genre.
Nous faisons comme font nos modèles, nous croyons devoir être des « répliquants » de nos figures d'identification.
La littérature en l'auteur, n'existe au contraire, et n'a atteint sa maturité que lorsque le modèle esthétique est dépassé, lorsque une patte sensible et personnelle est advenue qui créée au delà des formes existantes et recensées, dans une expression singulière et suffisamment ouvragée qui s'assume (un style adaptée à son objet, à ce qui est visé par l'écrit, comme à la plénitude du vécu de l'auteur).
Citons encore l'auteur de la Lettre sur le pouvoir d'écrire (C.E. Magny) :
« Je dirais volontiers : « Nul ne peut écrire s'il n'a le cœur pur», c'est à dire s'il n'est dépris de soi (...) ». (…) les gens trop encombrés d'eux-même ne peuvent être clairvoyants. Narcisse ne peut se voir tel qu'il est, ni voir les autres. Son reflet fait écran entre le monde et lui, entre lui et lui.(...) Et je ne veux pas dire non plus que la bonté soit indispensable à qui veut écrire. Non, elle n'est qu'une façon de se sentir « en charité avec le monde » comme dit (je crois bien Keats), l'une des formes que peut revêtir cette qualité mystérieuse- ce palier, plutôt dans l'ascension spirituelle-que j'ai appelé la pureté de cœur, et qui n'est autre que cette brusque simplification qui survient à un être lorsqu'il cristallise tout entier dans une seule direction.
« Je dirais volontiers : « Nul ne peut écrire s'il n'a le cœur pur», c'est à dire s'il n'est dépris de soi (...) ». (…) les gens trop encombrés d'eux-même ne peuvent être clairvoyants. Narcisse ne peut se voir tel qu'il est, ni voir les autres. Son reflet fait écran entre le monde et lui, entre lui et lui.(...) Et je ne veux pas dire non plus que la bonté soit indispensable à qui veut écrire. Non, elle n'est qu'une façon de se sentir « en charité avec le monde » comme dit (je crois bien Keats), l'une des formes que peut revêtir cette qualité mystérieuse- ce palier, plutôt dans l'ascension spirituelle-que j'ai appelé la pureté de cœur, et qui n'est autre que cette brusque simplification qui survient à un être lorsqu'il cristallise tout entier dans une seule direction.
Quelle est alors ce cheminement personnel nécessaire ou souhaitable, cette évolution de l'auteur entre l'écriture, et la personnalité d'un ou d'une individu(e) capable d'écrire : construction d'une œuvre (création) et d'un auteur ou auteure conscient(e) de soi même.
Il n'y a, ici, ni à en donner la forme, ni la carte du chemin qui y conduit, et un livre sans doute n'y suffirait pas, mais il y a une quête souhaitable, voir nécessaire à engager.
Quand l'entreprendre et quand l'arrêter :
« Il n'y a pas d'âge d'ailleurs pour que se produise cet embrasement, la Flammentod dont parle Goethe dans le poème qu'il écrivit la nuit où se mourrait Christiane Vulpius ; il n'est nullement indispensable « d'avoir de l'expérience » comme on dit pour atteindre le point où l'on peut enfin écrire vraiment, réaliser une œuvre et non pas simplement crier ou se raconter. (…) C-E. Magny.
« Il n'y a pas d'âge d'ailleurs pour que se produise cet embrasement, la Flammentod dont parle Goethe dans le poème qu'il écrivit la nuit où se mourrait Christiane Vulpius ; il n'est nullement indispensable « d'avoir de l'expérience » comme on dit pour atteindre le point où l'on peut enfin écrire vraiment, réaliser une œuvre et non pas simplement crier ou se raconter. (…) C-E. Magny.
Il reste sans doute, malgré l'excellent livre de Gabriel et Brigitte Veraldi à rédiger encore quelque chose comme une "psychologie de la création" (littéraire).
Mais revenons une dernière fois à Claude Edmonde Magny, qui nous dit du moins que : « Le sol d'où jaillit la création esthétique coïncide, en effet, en partie avec l'inconscient des freudiens ; mais pour rétablir la circulation entre les différentes zones du moi , pour faire « remarcher l’ascenseur » une simple prise de conscience ne suffit pas ».
Il faudra donc explorer d'autres horizons humains, d'autres techniques ? pour libérer le « Verbe » et rendre une parole fluide à ce qui demande, en soi à parler au siècle, en une forme responsable, que celui-ci puisse accepter,comprendre et apprécier.
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